Présentation des travaux de l'AGEDRI

(Association franco-valdo-genevoise pour le développement des relations interrégionales)

et des objectifs de la réunion


Pascal Gilliard, président de l'AGEDRI 2003 à 2005



Mesdames et Messieurs,

Alors président de l'AGEDRI, lorsque j'ai été sollicité par le groupe 500mV+, j'ai vu quelques personnes particulièrement conscientes de la nécessité de trouver des solutions pour aider à résoudre la problématique du logement dans notre « cher » espace franco-valdo-genevois, avec tous ses corollaires.

Au sein de notre association, nous avions déjà traité des questions d'aménagement du territoire et fait un certain nombre de propositions soumises aux autorités suisses et françaises. Nous avions déjà été une sorte d'aiguillon pour tenter d'éveiller les consciences politiques pour qu'elles se saisissent de manière anticipative du manque à venir prévisible de logements.

Notre approche avait été et reste encore à ce jour d'appréhender le territoire franco-valdo-genevois de manière globale et sous la forme d'une agglomération transfrontalière en devenir.

L'augmentation régulière de la population résidente de plus de 5‘000 habitants par année, rien qu'à Genève, depuis 2000, sans compter les milliers d'arrivants, tant dans l'Ain proche qu'en Haute-Savoie, montre combien il est nécessaire de creuser toutes les pistes pour répondre aux demandes d'habitat.

Dès qu'un espace montre des possibilités de développement économique, il devient attractif. L'économie relativement florissante de cette région, en regard à d'autres endroits en Europe occidentale, nécessite une main d'œuvre de tous niveaux de formation. Lorsqu'elle ne peut plus puiser dans son propre bassin les compétences dont elle a besoin, par nécessité elle les cherche au-delà de son périmètre habituel. De fait, l'économie ne se soucie pas nécessairement du problème du logement tant que le marché offre presque naturellement une réponse objective et équitable à ceux qui viennent s'établir là où cette économie se développe.

Or, aujourd'hui nous devons constater qu'il n'y a pas de réponse adéquate à cette demande de logement. N'oublions pas que l'économie emploie des collaborateurs de toutes catégories salariales.

Mais construire des logements, de quelque nature que ce soit, ne peut se réaliser que si cela s'inscrit dans une dynamique cohérente en terme de territoire. Il n'y a rien de pire pour un espace que d'être mité et désordonné. Plus la population résidante et pendulaire augmente, plus il devient inéluctable de penser le territoire de manière collective et coordonnée.

Les décisions liées à l'aménagement d'un territoire auront nécessairement et inévitablement des conséquences sur celui de l'autre.

Il devient donc absolument et quasiment obligatoire qu'une réelle collaboration s'instaure entre tous les partenaires, politiques ou non, qui ont une responsabilité d'aménagement, quelle qu'elle soit !

Il est impératif de créer de nouveaux espaces collectifs. Une nouvelle structure urbanistique doit voir le jour. Nous ne devons pas craindre de repousser les normes existantes pour donner une chance réelle et objective à l'éclosion d'une urbanisation cohérente, humaine et porteuse d'espoir pour les générations futures. Nous avons la chance de vivre dans un espace commun magnifique, nous devons intelligemment l'aménager pour lui conserver une dynamique socio-économique et environnementale. Nous devons créer des stratégies de valorisation de notre espace transfrontalier et préserver son équilibre, seul gage de développement harmonieux.

Afin d'éviter justement la « co-errance » de ce territoire et de le rendre enfin cohérent, 500mV+ vous propose une approche novatrice. En effet, pourquoi ne pas inverser les flèches du développement urbain, tel que le suggère Pierre Milleret ? Pourquoi donc continuer à partir du centre urbain pour s'étendre vers les périphéries ? Pourquoi ne serait-il pas judicieux de s'appuyer sur le bâti français pour inverser le processus ?

Cette modélisation est évidemment à géométrie variable et l'idée d'une urbanisation judicieuse tout le long de la frontière avec des espaces d'activité économique, de formation, de loisir et d'habitat ne peut se concrétiser sans une colonne vertébrale, des transports, voie d'irrigation logique pour déplacer selon les souhaits ou la nécessité toute une population, tant à l'intérieur du périmètre retenu par le projet que pour rejoindre le centre.

C'est le fruit de ces réflexions que nous vous soumettons ce soir. Nous attendons de votre part, tant vos objections que vos propositions.

Nous vous remercions d'ores et déjà de vos interventions.

Merci aussi très chaleureusement à ce groupe pour avoir réuni tant de compétences à tous niveaux, permettant ainsi de rendre possible leurs propositions.