De l'ordinaire de la ville sur le plateau de PinchatVersion 1 / 08.12.2005 Daniel Marco architecte SIA, Raymond Schaffert urbaniste
FSU, L'implantation de l'ordinaire de la ville sur le plateau de Pinchat (Pinchat, Vessy, Veyrier, Troinex) participerait à un rééquilibrage de l'extension de l'ancienne Genève entre rive droite et rive gauche, au profit de celle-ci ; rééquilibrage que le projet de construction de 2500 logements au lieu-dit les Communaux d'Ambilly a déjà amorcé et qu'à terme l'urbanisation des rives du lac selon le projet du groupe « Genève cinq cents mètres de ville en plus » pourrait parachever. Certains terrains concernés ont fait l'objet, dans un passé plus ou moins ancien, de nombreux projets d'urbanisation et d'autant, voire plus, d'études en tous genres : économiques, techniques, de circulation, etc. Ces projets visaient à urbaniser le secteur de Pinchat ainsi que, pour la plupart, celui de Vessy, tous deux situés en zone agricole. Citons les principaux :
D'autres projets d'aménagement du territoire cantonal envisagent d'affecter le secteur Pinchat-Vessy tantôt à l'urbanisation tantôt à un espace vert. Ce sont :
Durant ces dernières décennies c'est donc une quinzaine de projets portant sur Pinchat et Vessy (voir plans annexés) qui alternent « option urbanisation » - « option espace vert ». Certains envisagent l'urbanisation pour finalement y renoncer au profit d'une pénétrante verte (plan directeur cantonal de 1975 et 2001). Jusqu'en 1988 ce sont les projets d'urbanisation qui dominent. Ensuite on hésite et c'est le vert qui domine. Seul les projets du groupe GE500mV+ (1990 et 2004) optent franchement pour l'urbanisation. Ces nombreux projets n'ont pas abouti, certains n'étaient d'ailleurs pas destinés à cela, mais à une mise en valeur immobilière du site. On peut trouver les causes de leurs échecs dans les deux sources suivantes : 1. L'opposition déterminée des communes concernées proches par l'intermédiaire notamment des propriétaires de villas. 2. L'isolement géographique relatif du plateau de Pinchat, mise en quarantaine maintenue par une opposition toute aussi déterminée des milieux écologiques que celle des propriétaires de villas, à la réalisation du projet d'une route de contournement au sud de l'ancienne Genève, dite voie Cottier. Des projets concurrents à Confignon, Plan-les-Ouates, Meyrin, etc., peut-être mieux présentés mais surtout rencontrant moins d'obstacles ont profité de ces deux blocages et l'étalement continu d'un habitat pavillonnaire version helvétique - zone villas - s'est massivement installé sans concurrence à l'abri de ces rejets. Enfin, depuis le début des années '80 la politique d'aménagement du territoire du canton de Genève fondée sur une préservation rigoureuse de la zone dite agricole et sur le concept « construire la ville en ville » a gelé jusqu'à aujourd'hui tout redémarrage d'un projet d'urbanisation de ces lieux et maintenu leur mise à l'écart. Cette mise à l'écart, certes toute relative, se retrouve dans la manière plus schématique qu'ailleurs avec laquelle cette partie de l'ancienne Genève est traitée dans le plan directeur cantonal établit par le Département de l'aménagement de l'équipement et du logement (DAEL) et adopté par le Grand Conseil le 21 septembre 2001. Par exemple, curieusement, si ce plan fait épouser à la pénétrante de verdure qu'il propose dans le site les contours de la rivière Arve, il en ajoute une autre plus abstraite et plus arbitraire, tracée à travers le plateau de Pinchat, comme s'il voulait stopper à tout jamais l'extension urbaine au sud de l'ancienne Genève. L'élaboration de ce plan directeur à propos du plateau de Pinchat n'est que la dernière variante des atermoiements et louvoiements qui ont entouré les multiples projets concernant ce site. Aujourd'hui le problème de l'accessibilité matérielle aux terrains sur Pinchat pourrait être résolu avec une révision du tracé de la voie Cottier. Celle-ci devrait relier par le sud, à l'ouest le réseau CEVA : la gare de Carouge au Bachet de Pesay, et à l'est le réseau routier avec un nouvel échangeur sur l'autoroute du pied du Salève, reclassée en voie rapide urbaine, échangeur qui se situerait au sud de Veyrier, dans un maillon de la nouvelle Genève linéaire. Le problème de la pénétrante verte pourrait être aussi résolu si l'on élargissait son périmètre autour et le long des méandres de la rivière Arve au-dessus des falaises de Champel et Vessy et supprimait celle qui traverse le plateau de Pinchat. Les croquis ci-après illustrent notre proposition. |